Utopies coloniales autour de 1900
Les postulats postcoloniaux, et en particulier l’idée d’une « européanité »
décrite comme monolithique et autocentrée,
invitent à questionner les utopies coloniales
émergeant du monde germanophone autour de 1900. Trois romans, Die Insel Mellonta
de Lazar von Hellenbach (1883), Freiland de
Theodor Hertzka (1890) et Im Lande der
Verheißung de Frieda von Bülow (1908),
montrent que l’Europe est parvenue à se
repenser à partir du contact avec l’outre-
mer. Ils transcrivent la nostalgie d’une «
autre Modernité », tant il est vrai que le
projet de la Raison superpose plusieurs
dimensions. S’il a impliqué une volonté de
domination, il se trouve également à la
source de résistances et de projections
d’un monde meilleur. Ces utopies démultiplient les regards et permettent
d’intégrer une pensée divergente ou
dissidente du discours dominant. Elles sont
l’expression d’une Modernité multiple et
complexe et témoignent de l’intensité de la
recherche d’alternatives à travers une
ambivalence qui ne peut plus seulement être
comprise comme étant l’apanage des voix
extra-européennes contemporaines.
Éditeur : | Editions Le Manuscrit | Langue : | français |
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Genre : | Histoire | Sortie : | 28 mai 2015 |
Sous-genre : | Général | Collection : | Carrefours d'empires |
Biographie
Catherine Repussard
Catherine Repussard est germaniste et enseigne à l’Université de Strasbourg. Auteure de nombreux travaux consacrés à la colonisation allemande, elle est également l’auteure de Idéologie coloniale et imaginaire mythique. La revue Kolonie und Heimat de 1909 à 1914 parue aux Presses universitaires de Strasbourg (2014).